Les livres heureux de Coimbra

La ville de Coimbra qui fut autrefois la capitale du Portugal est célèbre pour son université et surtout pour sa bibliothèque, Joanina.

Cette bibliothèque est sans doute l’un des derniers sanctuaires où le livre est roi. On y pénètre comme dans une cathédrale tant un sentiment de sacré règne dans ce lieu. Le silence, la pénombre, il faut quelques minutes pour que nos yeux, éblouis par la lumière extérieure, découvrent les 60.000 livres qui tapissent les murs.

Ici tout est chef-d’oeuvre.

Les innombrables étagères aux boiseries dorées et polychromées qui s’élèvent sur deux étages, les petites peintures décoratives d’inspiration orientale réalisées en feuille d’or du Brésil qui apportent une touche de fantaisie à ce décor austère, les trois plafonds peints en trompe-l’oeil, avec de fausses perspectives s’élevant vers le ciel, comme sous la nef d’une cathédrale.
Sur l’un d’eux est écrit :
« Ces étagères s’ornent de livres heureux »

Et comment ne pas être un livre heureux alors qu’une compagnie de chauves-souris invisible le jour mais active la nuit vous protège des insectes, qu’un degré d’hygrométrie savamment surveillé vous préserve de la sécheresse et que des milliers de regards se tournent quotidiennement vers vous ?

Cette phrase a du être vraie à l’époque où elle a été écrite mais car il y a toujours un mais l’est-elle encore aujourd’hui ?

Depuis bien longtemps ces livres n’ont plus jamais été ouverts, feuilletés, annotés, touchés. Ils gisent là, inertes, inutiles et comme figés pour l’éternité.

Sont-ils toujours aussi heureux qu’à l’époque où des générations d’étudiants curieux les manipulaient avec plaisir et puisaient leur savoir dans leurs pages ?

Université de Ciombra
Jardin botanique de Coimbra
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