Emploi du temps d’une rude journée aux Baléares :
Le décor :
Une petite cala (anse en espagnol) dans laquelle nous sommes mouillés. Devant nous des montagnes très hautes, spectaculaires, autour de nous une eau turquoise transparente, au dessus de nous un ciel bleu, au milieu du ciel bleu le soleil tous feux allumés, derrière nous la mer jusqu’à l’infini. Mais car il y a toujours un mais, où sont passés les nuages ? Réponse : Ecrasés par le soleil, ils paressent ailleurs.
9:00
Rien ne bouge à bord d’Omer, juste un léger bruit, une ondulation ténue, une vibration éphémère de l’air, une sorte « d’adagio ma non tropo » accompagne le mouvement régulier des vagues : « rrron pschiii… rrron pschiii… »
Je tiens à préciser que cet « adagio ma non tropo » provient de ma cloison nasale et non de celle de laurence…
10:00
Laurence s’ébroue.
Moi : quelle heures est-il ?
Laurence : Dix heures.
Moi : Dix heures ? On peut encore dormir deux heures.
Laurence : ok.
Moi : rrrron pschiiii, rrrron pschiiii…
12:00
Laurence se re-ébroue.
Moi : quelle heure est-il ?
Laurence : midi.
Moi : Qu’est-ce qu’on fait, on prend le petit déjeuner ou on se fait un bain de mer ?
Laurence : t’as pas plus simple comme question ?
Moi : ok on verra ça dans une heure, rrron pschiii, rrron pschiii…
13:00
Petit déjeuner, chacun devant sa tablette.
Laurence : Tiens Lanzmann est mort.
Moi : Ah bon je croyais qu’il était mort depuis longtemps.
Laurence : Laurence me montre sa photo.
Moi : J’ai confondu avec le parolier de Dutronc, pas l’auteur de Shoa ! Des paroles d’une chanson me reviennent à l’esprit : « J’y pense et puis j’oublie, c’est la vie c’est la vie… »
Il prévoit du vent d’est demain, on va l’avoir dans le nez.
Laurence : On pourrait peut-être aller moins loin que prévu ou rester ici, on est pas mal ici.
Moi : ça fait trois jours qu’on est là, on verra tout à l’heure.
Dans ma tête :« J’y pense et puis j’oublie c’est la vie c’est la vie… »
14:00
Premier bain.
Laurence : Ah c’est divin, on se sent renaître.
Dans ma tête : « J’y pense et puis j’oublie, c’est la vie c’est la vie…»
15:00
Moi : j’ai un petit creux, qu’est ce que tu as prévu pour le déjeuner ?
Laurence : Une salade de tomates avec des avocats, des champignons et du jambon.
Moi : Comme hier ?
Laurence : Avec la chaleur qu’il fait j’ai vraiment pas envie de cuisiner.
Moi : on pourrait prendre l’annexe et aller au resto.
Laurence : bonne idée mais avant on se baigne encore une fois.
En allant au resto dans l’annexe : « J’y pense et puis j’oublie, c’est la vie c’est la vie… »
15:30
Au resto : menu : tapas variadas (calamars, sardines, coquilles Saint Jacques, moules etc.), insalada mixta, vino rosado, dolces, expressos. Total : 20 euros, sieste incluse. C’est sûr on y retourne demain.
En annexe au retour : « J’y pense et puis j’oublie, c’est la vie c’est la vie… »
17:00
Rien ne bouge à bord d’Omer, juste un léger bruit, une ondulation ténue, une vibration éphémère de l’air, une sorte « d’adagio ma non tropo » accompagne le mouvement régulier des vagues « rrron pschiii… rrron pschiii… »
18:00
Moi : Je prendrai bien l’apéro.
Laurence : tu exagères on avait dit pas avant sept heures, heures françaises.
Moi : ok ok, on se baigne alors, il fait trop chaud pour que je me mette à mon blog.
Laurence : Tu dis ça tous les jours depuis un mois.
Moi : juste un petit bain, après je m’y mets.
Laurence : parole, parole…
Dans ma tête : « J’y pense et puis j’oublie, c’est la vie c’est la vie… »
19:00
Laurence : alors ce blog ?
Moi : impossible d’écrire une ligne, c’est de la faute à Dutronc, j’ai cette chanson qui me trotte dans la tête, tu sais : « J’y pense et puis j’oublie, c’est la vie c’est la vie », j’arrive pas à me souvenir de la suite, ça m’énerve !
Laurence : Ça c’est sûr t’as vraiment l’air énervé…
20:00
Apéro. C’est quoi déjà la suite ? « J’y pense et puis j’oublie, c’est la vie c’est la vie ».
21:00
Moi qu’est-ce que t’as prévu à dîner ?
Laurence : Une salade de tomates avec des avocats, des champignons et du jambon.
Moi : comme hier ?
Laurence : Avec la chaleur qu’il fait j’ai vraiment pas envie de cuisiner.
Moi : on pourrait prendre l’annexe et aller au resto ?
Laurence : Bonne idée mais avant on se baigne encore une fois.
En allant au resto en annexe :
« J’y pense et puis j’oublie, c’est la vie c’est la vie… »
Au resto : menu : tapas variadas (calamars, sardines, coquilles saint Jacques etc.), insalada mixa, vino rosado, dolces, expresssos. Total : 20 euros, sieste incluse. C’est sûr on y retourne demain.
24:00
Rien ne bouge à bord d’Omer, juste un léger bruit, une ondulation, une vibration éphémère de l’air, une sorte « d’adagio ma non tropo » accompagne le mouvement régulier des vagues : rrron pschiii…rrron pschiii…
PS Avant de m’endormir j’ai eu une petite pensée pour Jacques et non Claude Lanzmann. Je me suis dit qu’il n’aurait pas pu faire carrière comme parolier dans un endroit comme les Baléares où tu peux vivre avec cinquante mots par jour et passer ta journée à chanter un refrain et à chercher en vain le reste des paroles…
« J’y pense et puis j’oublie, c’est la vie c’est la vie… »











on pourrait dessiner une bd sur ce texte !
… façon « equinoxes » le livre que mahé et dim nous ont offerts .
il démarre en racontant longuement en images répétitives et superbes une action quasi immobile.
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