Costa Smeralda

Lorsque nous étions aux Baléares, Laurence et moi pensions avoir tout vu en matière de grands bateaux mais c’était sans compter avec la Sardaigne et sa côte d’Emeraude au nord-est du pays qui attire sans conteste les plus grands et parfois les plus beaux bateaux de plaisance que nous avons eu tout le loisir de contempler.   

La navigation le long de la côte d’émeraude a ceci de particulier qu’elle oblige les bateaux à emprunter une sorte de couloir maritime qui sépare le littoral des nombreuses îles de la Maddalena. 

En été ce couloir d’à peine un kilomètre se transforme en une autoroute où croisent les bateaux qui descendent vers le sud et ceux qui remontent vers le nord. Ils sont si nombreux que même les voiliers naviguent au moteur. 

Nous avons ainsi pu admirer tout ce qui se fait de mieux en matière de plaisance avec le sentiment de feuilleter grandeur nature, le Guiness Book de tous les bateaux les plus grands et les plus chers de la planète !

Il nous est même arrivé de croiser plusieurs fois le même bateau au cours d’une seule journée comme s’il participait à un défilé de mode et qu’il voulait s’assurer que tout un chacun l’avait admiré sous toutes les coutures.

Au milieu de cette débauche de luxe ostentatoire, nous faisons figure de nains avec notre petit bateau. Mais car il y a toujours un mais, nous aussi avons notre fierté et c’est à la voile que nous mettons un point d’honneur à croiser tous ces mangeurs de pétrole. Et ceci n’est pas un jeu facile car le chapelet d’îles qui longe la côte provoque des accélérations puis des trous de vent difficiles à gérer et nous devons déployer toute notre science nautique pour sortir vainqueur de ce jeu de cache cache avec le vent, qui par ailleurs est fort ludique. 

Depuis cinquante ans ans, la côte d’émeraude est l’un des endroits les plus huppés de la planète. Ce succès lui vient de l’Aga Khan qui acheta dans les années cinquante plusieurs dizaines de kilomètres de côtes pour en faire une zone de villégiature. Toutes les grands fortunes italiennes et cosmopolites s’y retrouvent et les petits villages de pêcheurs comme Porto Cervo ou Porto Rotondo, autrefois pauvres et méconnues, sont aujourd’hui des destinations très recherchées et inabordables. 

En dépit de ce succès et de la pression foncière, les Sardes tout comme les Corses n’ont pas pour autant laissé défigurer leur côte. 

Nous sommes surpris de constater que vu de la mer, le littoral est parfaitement préservé. Les maisons et les hôtels ont été construits en retrait de la mer et au fil des années ont disparu sous une végétation luxuriante. C’est le cas de la maison que mes parents ont fait construire il y a quarante ans et que j’ai eu le plus grand mal à retrouver. Vendue depuis longtemps, elle est aujourd’hui entièrement cachée derrière un écran de verdure.

Notre destination est Olbia, un port où nous devons retrouver les enfants avant de prendre possession d’une maison que nous avons louée pendant une semaine et où nous avons prévu de fêter les soixante ans de Laurence. 

Après avoir passé la nuit au mouillage dans une anse paradisiaque où Laurence a fait comme chaque matin ses longueurs, nous levons l’ancre et passons le cap Figari, à le frôler. 

Cette montagne de pierres qui nous surplombe et tombe à pic dans l’eau est vraiment impressionnante mais une autre surprise de taille nous attend au détour du cap Figari : la Tavolara.  

Majestueuse, emprunte d’éternité, la Tavolara avec sa couronne de nuages accrochée à son sommet et son manteau de verdure qui tombe en cascades dans la mer émeraude est la reine des îles sardes. Elle est d’ailleurs la plus petite royauté au monde et possède son roi, un certain Tonino, descendant d’une famille de souverains, les Bartoleoni.

Un long chenal d’accès mène au port d’Olbia.

La marina est comme le personnel, tirée à quatre épingles et le tarif cinq étoiles…

Douches, distributeur de glaçons, navette pour aller en ville, rien ne manque.
 
Demain nous avons rendez-vous avec les filles et Dimitri à déjeuner dans le centre ville d’Olbia, le soir nous couchons tous les cinq à bord d’Omer et le lendemain nous retrouvons Adrien, Sébastien et Priscilla à la villa Girgolu.

Que la fête commence !

Cap Figari et Tavolara

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