Souvenirs souvenirs

15 juillet 2021

Aujourd’hui nous sommes allés chercher Adrien à l’aéroport d’Olbia. Nous voici donc tous les quatre réunis avec Laura comme lors de notre première croisière à bord d’Omer.

C’était en 2013.

Nous étions partis de Morgat et étions descendus jusqu’à l’île de Groix au large de Lorient. Au retour nous avions fait une navigation de nuit. Au début nous avancions au moteur puis le vent avait durci et nous avions hissé les voiles. Nous avions alors mis nos cirés et nos harnais de sécurité.

La mer était bien formée et nous avons commencé à tirer des bords. Le bateau gîtait beaucoup et devenait inconfortable. Laurence était de plus en plus tendue, la mer était éclairée par intermittence par la lune qui jouait à cache cache avec les nuages et sans doute un peu aussi avec ses nerfs… Je sentais la tension monter. Pour tromper la panique qui commençait à la gagner Laurence a commencé à pianoter nerveusement sur son téléphone et à un moment s’est écriée :

–– Mais on est complètement perdu !

Je la regarde avec stupeur et lui réponds :

–– Mais non, nous sommes entrain de passer le phare d’Eckmuhl, un des plus puissants de France. Comme point de repère on ne peut pas faire mieux !

Adrien et Laura ont explosé de rire.

Laura a traité sa mère de Drama Queen et Adrien est allé faire réchauffer un cassoulet en boîte pour remettre les esprits en ordre. Une demi-heure plus tard Laurence dormait comme un sonneur dans sa bannette suivi de peu par Adrien.

Laura à la barre suivait une petite étoile, sans doute l’étoile du berger et nous mena jusqu’au Raz de Sein au lever du jour.

Et c’est ainsi que se déroula notre première nuit de navigation à bord d’Omer.

Aujourd’hui tout a changé nous sommes sur la Costa Smeralda, en maillot de bain, il fait beau et il fait jour mais car il y a toujours un mais, en avançant vers le cap Figari, le vent monte, la mer devient hachée, le ciel s’obscurcit. Tiens tiens ça me rappelle quelque chose…

Le passage du cap s’avèrera un peu difficile comme c’est souvent le cas lors du contournement d’une pointe, accélération puis panne de vent, mer agitée, un cap ça se mérite !

Mais sitôt passés le cap Figari nous retrouvons le beau temps et décidons d’aller mouiller dans une jolie cala. Adrien qui n’est là que pour quelques jours a vraiment envie d’en profiter le plus possible.

Et en effet pendant ce petit intermède à bord il va comme il le dira lui-même cocher toutes les cases : baignade, bronzage, sieste dans son hamac, lecture, apéritifs et couchers de soleil grandioses.

Il nous invitera au restaurant de la Tavolara et Laura nous offrira deux objets rigolos en bois peint représentant un poisson et un poulpe pour nos anniversaires respectifs, à Laurence et à moi.

Mais l’heure du départ arrive et les voilà repartant chacun reprendre le fil de leur vie, Adrien à Lyon où l’attend Noah notre premier petit enfant et Laura à Bordeaux où l’attend Miro son chat, notre ex premier petit enfant…