Cette année nous avons décidé de faire le tour de la Sardaigne, nous avons un mois et demi devant nous, tous nos problème semblent résolus, l’avenir est à nous !
Le 6 juin nous quittons enfin Arbatax direction le sud.
Nous faisons escale à Cagliari dans une marina très chic et très chère, marchons dans les ruelles sombres et austères de la partie moyenâgeuse de la ville, tentons une visite au musée d’archéologie mais zut c’est ballot, il est fermé pour travaux, faisons un peu de lèche-vitrine dans une rue piétonne où un violoniste inspiré joue le canon de Pachelbel, retournons au bateau faire une petite sieste, buvons de délicieux Spritz à la terrasse d’un bar fréquenté par des étudiants bruyants, dînons dans un restaurant en haut des remparts de la ville avec vue imprenable sur la magnifique baie de Cagliari et après deux jours à ce rythme effréné mettons le cap sur Nora.
Pourquoi Nora ? Mais tout simplement car c’est l’un des plus beaux sites archéologiques de Sardaigne dixit le guide du Routard.
C’est une émotion de mouiller l’ancre à quelques encablures de cet ancien port punique et d’imaginer que des Phéniciens ont fait la même chose presque dix siècles avant nous. Dans la lumière du soir nous apercevons une colonne dressée comme un cierge qui illumine le ciel d’une couleur orangée, c’est aussi beau qu’un verre de Spritz sans les étudiants…
Le lendemain matin, grâce à la petite application que nous téléchargeons sur notre téléphone nous découvrons l’histoire de cette cité construite sur un isthme séparant la mer en deux.
L’Histoire raconte que des Phéniciens s’y sont installés au VIII ème siècle avant JC pour faire du commerce puis des Carthaginois et enfin des Romains.
Huit siècles d’activités commerciales intenses, deux ports, un de chaque côté de la lagune auront fait de Nora une cité prospère avant qu’elle ne tombe dans l’oubli.
Avec ses magnifiques mosaïques posées sur le sol qui s’avancent vers la mer en miroitant, ses colonnes romaines abattues par le temps qui gisent au sol comme des soldats tombés au combat, son vieux théâtre romain aux marches usées par le sel et le vent, ses anciennes maisons aux murets en partie effondrés, cette cité en lambeaux nous dévoile peu à peu ses mystères.
Mais car il y a toujours un mais, nous ne sommes pas encore au bout de notre cheminement enchanteur.
Endormie au fond de l’eau, une partie de l’ancienne cité repose désormais par deux mètres de fond, comme un linceul de pierres, irisé par la lumière tremblotante du soleil sur les vagues.
Ce site punique est vraiment unique !






