Après deux semaines d’immobilisation à Carloforte nous voici à nouveau en mer.
Nous n’avons plus que quatre jours pour aller à Alghero où Laura doit reprendre un avion pour rentrer en France. C’est peu.
Notre navigation doit nous mener à Porto di Masua un mouillage proche d’une grotte marine qui n’est pas aussi réputée que la grotte Neptune plus au nord mais qui a l’avantage d’être beaucoup moins fréquentée.
Nous avons le vent face à nous et sommes obligés de tirer des bords. Omer étant un bateau conçu pour remonter au prés, cette allure en principe ne nous déplaît pas mais car il y a toujours un mais car il y a toujours un mais, Laura qui n’est pas encore amarinée a le mal de mer.
Laurence me demande de mettre le moteur mais je m’y oppose car je sais qu’avec le vent et les vagues dans le nez nous n’avancerons pas plus vite. Une petite tension s’ensuit comme cela arrive parfois à bord… et finalement nous continuons notre route sous voile avec l’espoir que nous arriverons le plus vite possible.
Comme prévu notre mouillage est bien abrité et après une petite baignade et quelques chips Laura reprend des couleurs. Il paraît que Jean Le Cam embarque toujours des tonnes de chips pendant le Vendée Globe pour lutter contre le mal de mer et comme c’est un marin respectable, j’ai toujours des chips à bord.
En face de nous se dresse un imposant rocher, le pain de sucre, qui disparait en contre jour dans la lumière flamboyante du soir. Autant la journée de navigation a été un peu rude, autant la soirée avec ce magnifique coucher de soleil est majestueuse et nous récompense de tous nos efforts. Heureusement les mauvais souvenirs s’oublient vite en bateau.
Le lendemain matin nous prenons l’annexe pour visiter la grotte.
Au passage nous longeons la falaise dans laquelle ont été creusées des galeries pour exploiter le cuivre. Aujourd’hui la mine est désaffectée mais il reste encore l’entrée principale creusée dans la roche et sa façade ouvragée surplombant la mer qui permettait de charger le minerai dans des bateaux mouillés en contre bas. On dirait vraiment un décor de cinéma à la Indiana Jones.
A l’entrée de la grotte un zodiac de plongeurs est amarré à une bouée. A bord une nana en combinaison de plongée nous fait signe de ralentir et de faire gaffe aux plongeurs.
La grotte n’est ni très large ni très haute mais par contre elle est longue. A mesure que nous nous enfonçons le jour fait place à l’obscurité. Il fait sombre, humide, le bruit des vagues se répercute en écho contre les parois, c’est un peu lugubre. L’ambiance commence à devenir un peu oppressante lorsque nous apercevons sous l’annexe des raies de lumière qui bougent et semblent glisser sur le fond. Ce sont les plongeurs qui avec de puissantes torches réalisent un ballet de lumières sous marines, féérique !
Le lendemain nous reprenons notre route, cap sur Oristano où Laura doit nous quitter pour prendre son avion.






