Nous voilà à nouveau dans le train mais cette fois avec Adrien et Noah. Nous rejoignons Omer à Gaeta. De là nous avons prévu de faire une courte navigation jusqu’à Sperlonga, un joli petit port au nord de Gaeta pour que Noah se réacclimate au bateau.
Son premier séjour à bord d’Omer s’était bien passé mais depuis, un an s’est écoulé et nous ne savons pas comment il va réagir.
En arrivant au bateau nos craintes sont vite dissipées. Noah retrouve naturellement ses marques comme s’il avait quitté le bateau la veille.
Nous lui rappelons que bonjour se dit ciao en italien et c’est avec un plaisir ludique qu’il gratifie chaque dame de la capitainerie de nombreux ciao, ciao qui les font immédiatement réagir :
— Ma que bello, que sympatico…
Nous ne sommes pas peu fières de voir notre petit bonhomme haut comme deux pommes faire chavirer le coeur de toutes ces italiennes. Il Bambino en Italie n’est vraiment pas un vain mot.
Mais car il y a toujours un mais, le bambino en question n’est pas toujours aussi affable.
L’hiver dernier en rentrant du musée des Confluences à Lyon où nous avions été voir avec lui une exposition permanente sur les animaux de la savane, ces animaux préférés, nous nous retrouvâmes assis dans le tram en face d’un asiatique qui regardait Noah avec un grand sourire. En retour Noah le fixait d’un œil noir lui répétant d’un ton sec « Rentre à la maison madame ! »
Nous avons eu beau lui expliquer que son attitude n’était pas très gentille et que de surcroît la dame en question était en réalité un monsieur, il n’a rien voulu entendre. Il est vrai que le monsieur avec son visage aussi rond qu’un ballon de foot et sa peau lisse comme une fesse de bébé semblait sans âge, voire même sans sexe…
Finalement le monsieurdame qui vraisemblablement ne comprenait pas un traître mot de français s’est levé, a salué Noah d’un signe de la main, toujours un grand sourire aux lèvres.
— Rentre à la maison madame ! Lui fut-il répondu d’un ton sans appel…


