Cette année Omer aura accueilli plusieurs nouveaux venus. Après notre beau-frère Benoit c’est maintenant au tour de Sébastien, le frère de Laurence et Priscilla, son épouse de nous rejoindre.
Nous les avons retrouvés à l’aéroport de Rome où nous ramenions Adrien et Noah qui eux repartaient en France.
Ensemble nous prenons le train rejoindre Omer à Gaeta.
Hormis avec nos enfants, c’est seulement la deuxième fois que nous allons naviguer à quatre dans notre petit bateau. Nous avons donc une légère appréhension car l’espace à bord d’Omer est vraiment compté et Sébastien avec son mètre quatre vingt cinq et ses cent kilos risque d’avoir du mal à dormir dans nos bannettes auxquelles ils manquent au moins dix centimètres.
Compte tenu de l’inconfort du bateau, nous avons prévu avec Laurence de faire une croisière light, mi navigation, mi séjour à terre.
Notre idée est de passer une première journée à visiter la vieille ville de Gaeta puis de prendre la mer pour Ventotene, l’île Pontines la plus à l’est et de là, de naviguer jusqu’à Naples.
Une fois arrivés, nous pensions hiverner Omer dans une marina aux alentours de Naples et rentrer en France. Mais car il y a toujours un mais le seul chantier avec un terre-plein nous a répondu assez sèchement que notre bateau était trop petit et qu’il nous fallait voir ailleurs. Après de nombreuses recherches, “ailleurs” s’avérera être près de Rome, à l’embouchure du Tibre où sont installés de nombreux chantiers à sec et où nous avons fini par trouver une place pour hiverner Omer.
Pour notre première soirée à Gaeta nous optons pour une pizzeria dont les pizzas sont vraiment un régal surtout celle à la Nduja, une saucisse calabraise forte en goût, à recommander.
Comme prévu, le lendemain nous allons visiter la partie ancienne de Gaeta, un gros village fortifié construit à même la falaise à l’entrée de la baie. Les rues sont étroites et escarpées mais comme souvent, le paysage une fois parvenus au sommet est magnifique.
Le village pourtant très touristique l’été est resté dans son jus comme si les habitants avaient joint leurs efforts pour qu’il reste fidèle à lui-même et conserve une image authentique sans la présence des enseignes mondialisées qui transforment tous les plus beaux sites en vitrines de duty free.
L’après-midi nous nous rendons à la plage.
L’endroit n’est pas beau mais très pittoresque et surtout très animé.
La plage est occupée aux trois quarts par des terrasses de café où s’agglutinent des dizaines d’ados bruyants qui viennent là pour chahuter, picoler et se bécoter. Partout des enceintes diffusent les premiers tubes italiens de l’été dont qui sait, peut-être l’un d’entre eux passera les frontières et s’imposera sur les dancefloor du monde entier.
La bande de sable où nous posons notre serviette est étroite et jouxte un terrain désert entouré de grilles sur lesquelles un écriteau terrain militaire est accroché. Un terrain de manœuvre à cet endroit-là ? Un poste d’observation en cas d’attaque ? J’ai beau chercher, je ne vois aucun signe militaire susceptible de me fournir une explication plausible et pars me baigner en me demandant ce que vient foutre cet improbable terrain militaire dans un endroit pareil.
Le lendemain nous appareillons pour Ventotene.


