Un concentré d’émotions

Avec Sébastien et Nicolas, nous avons passé une semaine haute en couleurs.

Que ce soit durant la traversée de Salernes à Lipari où nous avons croisé de gros monstres toxiques tout en navigant sous les étoiles, à notre arrivée au petit matin dans les majestueuses îles éoliennes, avec la Guardia Finanza qui nous prenant pour le cartel de Medellin nous a arraisonné pendant une bonne heure ou encore durant notre nuit mouvementée au mouillage où un gros catamaran ancré trop près de nous nous a empêché de dormir, nous avons vécu un concentré d’émotions caractéristiques de la navigation : contemplation, bien-être, excitation, rigolade, farniente, stress, peur etc

Sébastien, fidèle à sa réputation nous a concocté des petits plats goûtus et roboratifs, préparé des cocktails qui réveilleraient une baleine et surtout alimenté, en fin chroniqueur, le fil de conversation familiale et amicale qu’il avait créé avant de partir.

Quant à Nicolas, lui aussi fidèle à sa réputation, il nous a accompagné de sa présence bienveillante et de ses traits d’humour durant toute cette semaine. Discret mais toujours présent, bon compagnon et fin équipier, il est de ceux sur lesquels on peut compter en toutes circonstances.

Après les îles éoliennes, nous avons fait cap sur la Sicile, bu quelques Spritz, mangé des pizzas, marché dans les rues de Cefalu à la recherche d’un vanne de sortie d’eau de mer, (encore une …) contemplé longuement le ballet humain qui chaque année envahit les plages et répète les mêmes gestes comme une chorégraphie orchestrée au millimètre près : crémage, bronzage, nage, massage etc. et enfin rejoint Palerme.

Mais car il y a toujours un mais, à notre arrivée au port personne n’était là pour nous accueillir.

Nous appelons la marina où nous avions réservé une place, laissons un message sur une boîte vocale, rappelons en anglais, en italien, en vain.

C’est la première fois que ce genre de mésaventure nous arrive.

Après plusieurs appels infructueux, toutes les marinas du port sont pleines, nous trouvons une place à Arenella au nord de Palerme.

Sébastien qui a consulté ChatGpt nous dit que cet endroit est la partie huppée de Palerme, calme, arborée, chic, son seizième arrondissement en quelque sorte.

Nous pensions donc arriver à Neuilly Auteuil Passy avec des gars en maillots de bain Loden lorsque nous apercevons de hauts HLM des années 60, des chapelets de sous-vêtements pendus aux balcons et en premier plan une petite église arabo-normande. Pas vraiment le style seizième…

Le port est charmant et la ville animée, rustique et anarchique.

Le soir nous dînons à la terrasse du port d’une belle assiette de friture de poissons et de calamars accompagnée d’un petit vin blanc sicilien, le genre qui a du caractère.

Demain Sébastien et Nicolas repartent pour la France tandis que Laurence et les filles débarquent pour quelques jours. L’aventure se féminise. Mais ceci est une autre histoire.