Déconvenue

Après avoir pas mal galéré pour trouver une batterie neuve, nous quittons La Valette direction Pozzalo dans le sud-est de la Sicile où nous avons réservé une place pour hiverner Omer au sec.

C’est notre dernière navigation de la saison et par précaution nous avons décidé d’arriver un jour avant la sortie de l’eau du bateau.

Mais car il y a toujours un mais Andrea, le responsable du chantier qui m’avait assuré être présent à notre arrivée est absent et il n’y a personne pour le remplacer.

Le responsable du port qui ne parle pas un mot d’anglais n’a pas l’air au courant de notre venue et me conseille d’appeler un gars qui travaille avec Andrea.

J’appelle le gars en question et lui explique dans un sabir italo-anglais que j’avais rendez-vous avec Andrea aujourd’hui, qu’il était prévu de sortir le bateau de l’eau le lendemain, que j’ai réservé depuis six mois une place au chantier, payé un acompte etc. etc. Visiblement le gars n’a jamais entendu parler de nous et me réclame cent soixante euros pour la place au ponton.

Je suis tellement énervé que je lui raccroche au nez et envoie un message à Andrea lui expliquant la situation.

Pas de réponse.

Toujours aussi furieux je rappelle le gars censé bosser avec Andrea qui, comprenant qu’il y a un problème, me demande de tout lui expliquer par écrit.

Au même moment ding je reçois un message d’Andrea me disant que le grutier a du se rendre à Rome pour se faire soigner et que le bateau ne pourra pas être sorti de l’eau comme prévu.

Lui-même est absent, parti pour un enterrement…“Mais que je me rassure, le bateau sera mis au sec au plus tard dans trois jours ou la semaine prochaine…”

J’ai vraiment l’impression d’être pris pour un con entre un mec que je n’ai jamais vu, qui me raconte des sornettes et à qui j’ai déjà filé un acompte de 1.500€ et un autre gars qui n’est au courant de rien et me réclame 160€ pour deux nuitées dans un port pourri sans eau ni électricité alors que je suis censé leur laisser mon bateau pendant dix mois.

Finalement l’assistant d’Andrea m’envoie un message pour me dire qu’il passera le lendemain à dix heures.

Le lendemain à quinze heures… je vois arriver le gars qui me promet qu’il veillera personnellement à la sécurité du bateau en attendant le retour d’Andrea.

Je lui fais jurer qu’il vérifiera la vanne des toilettes qui fuit et risque de remplir le bateau et lui montre comment démarrer le moteur.

— Si si, tutto va bene…Non preoccupatevi, può tornare a casa in pace, buon viaggio

(Tout va bien, tu peux rentrer chez toi en paix… bon voyage)

Autant dire que nous sommes partis prendre l’avion à Palerme le moral au fond des chaussettes.

Omer à Pozzalo

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