Mahé, notre petit porte-bonheur

Demain une heureuse perspective nous attend, nous devons aller chercher Mahé à l’aéroport de Oujda.
Le problème est que le gars sur qui je comptais pour nous emmener vient tout juste de se décommander, sa mère est souffrante.
Je vais voir René qui est le roi de la débrouille et lui demande comment trouver un taxi en pleine fête de Lahid.
Réponse : « T’inquiète pas, s’il le faut j’irai la chercher en trotte ta poussinette. »
C’est vrai qu’il fonce René sur sa trottinette mais quand même soixante dix kilomètres aller-retour en trotte !
Finalement le capitaine du port, l’homme affable qui a eu l’amabilité d’emmener chez lui nos trois gros paquets de linge sale et de faire trois machines parce que c’est Lahid et que tout est fermé nous assure qu’il va se débrouiller pour nous trouver un taxi.
Mais car il y a toujours un mais, une question demeure : peut-on vraiment faire confiance à un type qui a la gentillesse de vous faire trois machines de linge mais a oublié de mettre du produit, sa femme étant absente ce jour-là ?
Réponse : À 8h le lendemain, nous voyons arriver un taxi qui se gare au pied du bateau et nous emmène séance tenante à Oujda. Merci capitaine !

En chemin nous traversons une ville sans âme, qui selon notre chauffeur est une plaque tournante du trafic entre le Maroc et l’Algérie. « Les gens ici ils sont très riches, très puissants, ils trafiquent la drogue, les voitures, l’électroménager, les médicaments tout ce que tu veux ! »
Décidément je ne comprendrai jamais la mentalité de ces mafieux qui vivent dans des trous paumés alors qu’ils pourraient posséder plusieurs palais. On est plus proche de Gomorra et sa cité dortoir que des fastes du Parrain…

Une heure plus tard nous accueillons avec joie notre Mahé, toujours aussi pétillante et retournons au bateau. Nous avons prévu de rejoindre les côtes andalouses le lendemain car la météo est favorable.

Pour la deuxième fois nous quittons Saidia, Charisma vers les Baléares et nous vers Almerimar. La météo ne s’est pas trompée, le vent est nord est, nous filons 5 noeuds au petit largue, une allure qu’Omer affectionne particulièrement. A cette vitesse il nous faudra à peine vingt heures pour rejoindre notre destination.

En milieu de journée nous voyons foncer sur nous des dizaines de dauphins qui restent une bonne heure à jouer autour du bateau et le soir nous assistons à un magnifique coucher de soleil. Le ciel est embrasé de couleurs pastels et la mer d’un rose métallique scintille. Au milieu de l’eau un pétrolier immobile attend que Turner prenne ses pinceaux…

Vers quatre heures du matin, une guirlande de lumières apparait à l’horizon. Ce sont tous les bateaux qui empruntent le détroit d’est en ouest. A mesure que nous approchons les points lumineux grossissent et nous nous demandons comment croiser leur route sans encombre. Heureusement nous avons l’Ais, cette magnifique invention qui signale sur l’écran de notre GPS la position, la vitesse, le cap et le point de collision de chaque bateau. C’est magique mais cela ne m’empêche pas de serrer un peu les fesses…

Au petit matin nous arrivons à Almerimar. La traversée, sans doute la plus belle que nous ayons faite depuis notre départ de Morgat aura duré à peine vingt heures.
Mahé c’est notre petit porte-bonheur !

Mahé et Laurence
Mahé et Hugues

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