Ibiza sans David Guetta

La traversée de Santa Pola à Ibiza se passe sans encombre, vingt quatre heures d’une navigation presque entièrement à la voile. Laura à qui Laurence a mis un patch contre le mal de mer assure ses quarts malgré une forte envie de dormir et nous arrivons vers onze heures à Santa Eulalia, une marina à l’est de la ville d’Ibiza.

Dès notre arrivée nous sentons que nous ne sommes plus sur le continent mais bien à Ibiza. L’architecture est moins massive, les boutiques joliment décorées sans être ostentatoires, les nanas belles et bronzées, les mecs en tablettes de chocolat et la marina à soixante dix euros la nuit…

Je profite de cette escale pour nettoyer le bateau mais car il y a toujours un mais à peine ai-je terminé qu’une pluie chargée de sable recouvre le bateau d’une fine couche de poussière rougeâtre. Tout est à recommencer.
Le lendemain matin, le bateau que j’avais laissé propre est à nouveau recouvert d’une couche rougeâtre. D’après les autochtones : « es nada, generalmente esa situacion apparece en abril »
Sauf que nous ne sommes pas en avril mais en juin et que cette situacion commence à me briser muchissimo los cojones…

Pour la fin du séjour de Laura, nous décidons d’aller voir l’île de Tagomago au nord d’Ibiza. Elle ressemble à une sorte de grosse baleine s’élançant vers le large. Comme il y a pas mal de vent, nous renonçons à mouiller dans une petite anse mal abritée et retournons longer les côtes à la recherche d’une petite cala où jeter l’ancre.

Le paysage est magnifique avec ses hautes falaises couvertes de pins. Le cap Roig est spectaculaire avec son unique maison construite tout à la pointe et à moitié cachée par la végétation.
Finalement nous décidons de mouiller à cala del Lleo, une anse bien abrité avec une petite plage dans le fond.

C’est la première fois depuis notre départ d’Almerimar que nous avons l’impression d’être dans une carte postale vantant les mérites de la Méditerranée.
La mer est translucide, le ciel bleu clair est sans nuage, il fait chaud et mis à part deux ou trois bateaux qui ont mouillé autour de nous, nous sommes seuls.

Nous restons deux jours à nous baigner, nous balader en annexe le long de la côte, nous faire dorer la pilule et dormir car pour une fois les nuits sont calmes.

Le vendredi nous accompagnons Laura à l’aéroport d’Ibiza et au retour nous en profitons pour visiter la ville.

On entend beaucoup de choses sur Ibiza et son côté sea, sex, drogs and David Guetta…Tout cela est vrai bien sûr ( David Guetta était programmée le soir même au Pacha, la Mecque du sea, sex and…) mais à l’heure où nous arrivons, en milieu d’après-midi, nous découvrons une tout autre ville : calme, ombragée, sans David Guetta…
La vieille ville construite autour du fort est sillonnée de ruelles où vit une population locale, normale, sans percing, sans tatouage et sans David Guetta…
Il y a bien un ou deux restaurants un peu sophistiqués, une ou deux boutiques un peu branchouilles mais sans David Guetta.
Les mamies qui arrosent leur plantes le font sans David Guetta.
Les mamans qui rentrent des courses poussent leur caddie sans David Guetta.
Le joueur d’accordéon fait son propre featuring techno (aucune idée de ce que c’est mais c’est dans la bio de David Guetta) sans David Guetta.
Et les enfants qui jouent à s’arroser avec une canalisation municipale qu’ils ont détournée le font sans David Guetta.

Le soir même nous retournons à Santa Eulalia, le bateau n’a pas été repeint en rouge par une pluie chargée de sable et nous retrouvons Omer sans David Guetta…

Traversée vers les Baléares 2018
Traversée vers les Baléares 2018
Ibiza 2018
Ibiza 2018
Ibiza2018

 

 

2 Replies to “Ibiza sans David Guetta”

  1. Dans « Le coin du jaune » Ibiza te va à ravir Laurence.
    Si David Guetta passait par là …..
    Quel régal de vous lire, merci à tous les deux !
    Bises.

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