L’Aube

Il est cinq heures, l’aube s’éveille. Sortie du sommeil profond de la nuit noire, elle peine à se débarrasser de ce voile blanc qui l’enveloppe et l’empêche de retrouver sa couleur bleue. Imperceptiblement elle fait sa mue et transforme l’encre fantomatique du ciel et de la mer en une étendue uniformément bleue pâle.
Omer glisse dans l’aube éphémère sans savoir s’il avance dans le ciel ou sur la mer.
Au lointain, apparaît en transparence une forme ondulée et légèrement plus foncée, un semblant de terre. Mais déjà l’aube se retire laissant sa place aux premiers rayons du soleil qui font apparaître un paysage bien réel avec un ciel, la mer et au loin, la Corse.

Après une traversée de vingt quatre heures, l’île de Beauté est à portée des yeux. Encore quelques miles nautiques et ses mille parfums de légende viendront chatouiller nos narines.
Le gland,
Le pin maritime,
La châtaigne,
La figue,
Le romarin,
La mousse végétale,
La myrthe,
L’oranger,
L’eucalyptus,
La verveine citronnée,
Le ciste,
Le cyprès,
La carotte sauvage,
La lavande,
Le genévrier,
Le pistachier,
Le thym,
L’amandier,
L’ardoise,
Le petit-grain bigarade…

Napoléon lui-même aurait vanté la subtilité des senteurs du maquis corse mais car il y a toujours un mais, ce doux rêve parfumé est soudain interrompu par une de ces fragrances dont Omer a le secret : un pet de gasoil bien envoyé !

Aube sur la Corse
Aube sur la Corse

 

 

 

2 Replies to “L’Aube”

  1. Bon, vous êtes à la bourre en écriture, mais heureusement la carte et les itinéraires sont à jour. (il y a un partage des tâches sur ces deux publications ?)
    Et je me demande comment vous décidez de mouiller sauvage ou bouée/coffre payant ou ponton… ? Seul l’état de la mer décide, ou bien ?
    (à Cargese, nous avons payé plus de 25 € la nuit pour une malheureuse bouée… Ca finit par faire cher, non ? )

    J’aime

    1. Oui on est à la bourre mais on a des excuses. Comme tu le sais en Corse on a la vie dure…
      En ce qui concerne les mouillages nous décidons en fonction de la météo, de nos envies et de notre besoin de ravitaillement. Les prix sont chers ! En ce moment nous sommes à la bouée à Porto Polo où nous attendons une météo plus clémente.

      J’aime

Répondre à Mabille Jean-Pierre Annuler la réponse.