Maroc ou pas Maroc ?

Lorsque nous avons décidé de partir en méditerranée nous n’avions pas envisagé d’aller au Maroc. Notre rencontre avec Brigitte et Jean-Claude a changé le cours des choses. C’est Jean-Claude qui le premier en a parlé et l’idée nous a tout de suite séduit. Aller au Maroc au mois d’août où les ports n’ont pas la répution d’être bondés comme en Espagne et retrouver les sensations de liberté et de beauté éprouvées 50 ans plus tôt lors d’une croisière en bateau avec mes parents le long de ces côtes marocaines étaient autants d’arguments pour ne pas hésiter à  y aller.
Mais car il y a toujours un mais, en étudiant le projet de plus près, nous nous sommes rendus compte que la navigation le long des côtes marocaines n’était pas sans poser de problèmes.
Tout d’abord nous devions passer par deux enclaves espagnoles au Maroc, Ceuta et Mellila qui sont devenues les points de mire de tous les migrants africains tentant d’obtenir un statut de réfugié. Chaque jour des centaines d’hommes et de femmes mais aussi d’enfants venus de toute l’Afrique essaient de pénétrer dans ces enclaves en escaladant au péril de leur vie des murs de barbelés de plusieurs mètres de hauteur tandis que d’autres, rackettés par des passeurs sans foi ni loi, tentent de traverser le détroit de Gibraltar dans des embarcations de fortune. Par ailleurs la situation à Al Hoceima, un port de la région du Rif où nous étions obligés de nous arrêter était très tendue, la population manifestant violemment pour obtenir de meilleurs conditions de vie.
En ce qui concerne la navigation, là encore nous avions quelques réticences. C’est en effet à partir des côtes marocaine que s’opère le trafic de marijuana vers les côtes espagnoles. Ce trafic, le plus important d’Europe, rend les côtes dangereuses au point que la législation marocaine interdit tout mouillage, obligeant les bateaux à réaliser de longues étapes entre chaque port ce qui pour un petit bateau comme Omer n’est pas aisé.
Compte tenu de toutes ces raisons nous étions un peu réservés à l’idée d’entreprendre ce voyage mais le fait d’être à deux bateaux nous a encouragé à tenter l’aventure. Nous avons donc décidé de commencer par aller à Ceuta pour nous faire une idée de la situation avant de continuer vers le Maroc.
La traversée du détroit de Gibraltar s’est faite sans problème et malgré nos craintes nous n’avons pas croisé de bateaux remplis de migrants bien que ceux-ci aient été plusieurs fois signalés à la VHF.
Une fois arrivés à Ceuta nous avons vite constaté que la situation était beaucoup plus calme que celle décrite dans les médias. Les jeunes migrants que nous avons aperçus avaient pour la plupart trouvé un petit boulot en attendant d’obtenir leur statut de réfugié et par chance les barbelés étaient loin du littoral…
Aussi avons-nous décidé de poursuivre notre voyage vers le Maroc en compagnie de Brigitte et Jean-Claude et de leur bateau Deofamilh.

Deofamilh dans le détroit de Gibraltar

 

4 Replies to “Maroc ou pas Maroc ?”

    1. Omer est sorti de l’eau début octobre et nous attend dans un port d’Andalousie.
      Après une escale de quelques jours à Paris, nous sommes de retour dans notre penty breton et bataillons avec les ronces et les souris avant de reprendre le blog pour ajouter quelques articles et clôturer cette première saison.
      La saison 2 devrait reprendre dès la fin du mois d’avril avec le même casting …

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  1. Cool ! bon, il va falloir attendre l’année prochaine pour espérer vous voir à Marseille… Belle aventure. On attend la rédaction de la fin. Qu’est ce que ça coute un hivernage en Espagne ?

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  2. Bonjour et bravo pour votre blog très intéressant que nous avons connu par Erwann Derrien . Nous avons un 32 pieds à morgat et avons pour l’an prochain un projet similaire au votre. Sommes sur la presqu’île la semaine prochaine. Pourrions nous vous rencontrer pour échanger ?

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Répondre à Meur Danielle et Jacques Annuler la réponse.